Devenir praticien en herboristerie 

Préparation d'une tisane

Qu’est-ce que la phytothérapie ? 

La phytothérapie est une médecine naturelle qui utilise les propriétés des plantes médicinales pour soigner. En étymologie, le mot phytothérapie vient du grec phuton, qui veut dire plantes et de therapeia qui veut dire traitement. C’est en 1860 que le docteur Auguste Soins a donné le nom de phytothérapie à la médecine par les plantes. 

A l’heure actuelle, en France, seul le médecin peut prétendre au titre de phytothérapeute. Le titre d’herboriste est quant à lui réservé au pharmacien. 

Cette médecine douce qui est la plus ancienne et la plus naturelle des médecines, peut venir accompagner la personne pour rester en santé ou soigner certaines problématiques, en complément de la médecine conventionnelle. Elle a pour avantage de ne présenter que peu d’effets secondaires et fait partie d’une longue tradition ancestrale quant à sa pratique.

La phytothérapie utilise les principes actifs qui sont présents dans les différentes parties de la plante pour soigner. Selon la plante, les parties utilisées peuvent aller de la racine, de la plante entière fleurie, des feuilles, des écorces, des fruits etc. dépendant de la galénique choisie (Teinture mère, gemmothérapie, Tisane, extraits secs). 

L’utilisation des plantes médicinales est un des outils que peut utiliser le naturopathe lors de ses consultations, parmi les 10 techniques qu’il a à sa disposition, comme l’aromathérapie, les Fleurs de Bach, les techniques respiratoires ou l’hydrologie par exemple. 

Qui peut exercer le métier d’herboriste ? 

En France, le diplôme d’herboriste a été supprimé sous Pétain en 1941. Seul le pharmacien a le titre d’herboriste. Le pharmacien détient le monopole de la vente des plantes inscrites à la pharmacopée française, soit 546 plantes. 

Vous allez me dire, pourquoi voyons-nous le jour d’autant d’herboristeries en France à l’heure actuelle ? 

Avec l’essor d’un retour à la médecine naturelle, les soins par l’utilisation des plantes sont de plus en plus plébiscités. Beaucoup se tournent vers plus de naturel et privilégie l’usage traditionnel de la plante médicinale. 

De ce fait, vous ne trouverez en herboristerie que 148 plantes en vente libre, en ce qui concerne la vente des plantes sèches. Sous forme de compléments alimentaires, la liste est beaucoup plus longue et le vendeur en herboristerie est de ce fait beaucoup plus libre.

Voici la liste des 148 plantes libérées

Il est à noter que à ce jour, n’importe qui peut ouvrir une herboristerie. La vente de plantes doit répondre cependant à 2 critères : 

  • La partie utilisée de la plante (racine, fleur, plante entière fleurie etc.) doit être celle précisée sur la liste
  • En ce qui concerne les propriétés médicinales de la plante, la prudence est de mise. Aucune allégation de santé ne doit être précisée sur l’emballage du produit, aucune information n’est donnée au consommateur quant à l’utilisation de la plante et sa provenance. En général, vous trouverez classiquement sur un paquet de tisane, la composition et les parties utilisées de la plante, et son administration (posologie, fréquence d’utilisation). 

La profession d’herboriste a fait l’objet de beaucoup de débats à l’assemblée pour redemander la reconnaissance du métier d’herboriste. C’est un sujet qui a été remis régulièrement sur la table avec un fervent défenseur Joël Labbé, sénateur écologiste dans le Morbihan. Joël Labbé défend l’idée d’un retour du métier d’ « herboriste de comptoir ». 

A ce jour, des initiatives autour de la pratique de l’herboristerie ont vu le jour, comme la Guilde Française des Praticiens en Herboristerie créé à la suite du colloque sur « les métiers de l’herboristerie » organisé au Sénat en mai 2019. Leur objectif est de rassembler l’ensemble des professionnels qui pratique l’accompagnement en herboristerie. 

Le métier de « paysan herboriste » est quant à lui désormais reconnu par l’État depuis septembre 2023 grâce à l’action groupée de la FPH, Fédération des Paysans Herboristes, du syndicat des Simples et de Joël Labbé. 

Ainsi le titre de paysan-herboriste est enregistré au RNCP, au registre national des certifications professionnelles, ce qui reconnait toute la filière de la culture, de la cueillette, de la transformation et de la commercialisation des plantes médicinales. 

A quand la reconnaissance du métier de praticien en herboristerie ? 

Quelle formation pour devenir herboriste ? 

Bien que le diplôme d’herboriste ait été aboli en France en 1941, les connaissances en herboristerie et en plantes médicinales n’ont pas disparu fort heureusement.

Vous avez 5 grandes écoles qui dispensent des formations pour le métier d’herboriste. 

  • École Des Plantes de Paris , que j’ai moi-même suivie
  • École Lyonnaise de Plantes Médicinales
  • École Bretonne d’herboristerie 
  • ARH Association pour le Renouveau de l’Herboristerie
  • Imderplam

Ces écoles se sont regroupées en créant en 2014, la Fédération Française des Écoles d’Herboristerie afin de permettre une meilleure visibilité du métier d’herboriste et le faire réhabiliter. 

Toutes ses écoles proposent des cursus longs de formation, en général sur 3 ans et depuis la crise Covid, se sont organisées pour dispenser leur formation à distance. 

Que ce soit à distance ou en présentiel, les formations sont en général proposées sur le temps du week-end, une fois par mois ce qui permet au stagiaire de pouvoir suivre son cursus sans impacter sa vie professionnelle et envisager sereinement sa reconversion. 

Prenez le temps de découvrir les contenus des formations qui peuvent varier d’une école à l’autre. Un solide enseignement sur les plantes médicinales est un des socles  des bases de l’enseignement de toutes ces écoles, on y dispense aussi des formations en anatomie et physiologie, en aromathérapie, en gemmothérapie , en botanique et en galénique.

La pratique sur le terrain lors de stage permet de mettre à profit les enseignements dispensés en classe. 

Chaque année de formation est validée par un examen qui varie dans son format selon l’établissement. 

A l’École des Plantes de Paris, la deuxième année est très importante pour le futur herboriste car lors de l’examen, en plus des matières écrites, il doit reconnaître lors du stage en Bretagne, : 

  • 20 plantes fraiches avec son nom latin et vernaculaire sur plus d’une centaine cueillie fraîchement sur le terrain de stage
  • 50 plantes sèches sur les 150 plantes étudiées durant son cursus de formation en précisant le nom vernaculaire de la plante, son nom latin, et la partie utilisée, tout cela en 20 minutes. Il obtient la « mention spéciale d’herboriste » titre honorifique qui n’a pas de valeur légale mais qui est une des traditions de l’école. 

La 3ème année est une année facultative, plus axée sur l’aromathérapie. Elle vient assoir les connaissances acquises de l’élève et se déroule uniquement en présentiel sur Paris. 

Quel est le coût d’une formation en herboristerie ? 

Le coût de ces écoles varie entre 1800 et 2800 euros par an. A l’École des Plantes de Paris, le stage de terrain est optionnel et permet de diminuer le coût de formation. Cependant, je vous conseille de le faire, surtout si vous êtes en formation à distance. En effet, c’est la première occasion de rencontrer ses pairs et de partager des valeurs et passion commune, des moments de balade botanique durant lesquels vous allez découvrir la flore du lieu de stage, et aiguiser votre regard sur la reconnaissance des plantes. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le métier d’herboriste et des écoles de formation dédiées à l’herboristerie, je vous invite à découvrir dans le « Plantes et Santé » de novembre 2023 l’article « C’est la rentrée chez les futurs herboristes ».

Quelles qualités pour devenir herboriste ? 

Pour devenir herboriste, il faut bien sûr suivre une formation de qualité qui comprend des bases solides sur les plantes mais aussi en anatomie-physiologie et physiopathologie. 

En effet, comment proposer et conseiller des plantes médicinales si vous ne savez pas comment fonctionne le corps humain ?

Ces matières sont denses et je vous invite avant votre formation en herboristerie, à vous préparer en amont par soit une formation spécifique en cursus court en biologie et anatomie-physiologie ou de travailler sur des manuels scolaires de base qui reprennent les grands principes de l’anatomie.

Ensuite, il faut être passionné par l’univers des plantes, car sinon vous risquez d’être démotivé en voyant la liste des plantes à apprendre par cœur pour le jour de l’examen d’herboriste. 

Et en plus, les qualités pour devenir praticien en herboristerie, c’est être à l’écoute de l’autre, aimer conseiller, poser des questions pertinentes pour vous permettre de bien comprendre la problématique de votre client, la cause de son dysfonctionnement en prenant bien en compte l’aspect global de la personne.

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